Le psy pour méchants
- nawell
- 5 avr. 2021
- 13 min de lecture
La première fois qu'un membre du gouvernement se présente, je suis avec un client. Il est clair que l'homme du gouvernement ne comprend pas cela, ou peut-être qu'il s'en fiche, parce qu'il fait irruption dans mon bureau et fait mourir de peur le pauvre Nelson. (Pas littéralement, mais Nelson est très anxieux et souffre occasionnellement de paranoïa, alors vous pouvez imaginer comment ça s'est terminé). J'essaie d'expliquer à l'homme que le petit feu rouge à l'extérieur du bureau signifie que je suis avec quelqu'un. Il fait une grimace comme s'il était obligé de manger le plat qu'il déteste le plus, un regard qui, soit dit en passant, fait trembler Nelson un peu. Il me parait clair que je ne vais pas faire sortir l'homme du gouvernement de mon bureau. Je demande gentiment à Nelson de partir et je lui dis que je vais reporter le rendez-vous.
L'homme du gouvernement me donne cinq minutes pour annuler le reste de mes sessions de la journée. Il insiste pour que je vienne avec lui et laisse paraître, de manière pas si subtile que ça, son arme à feu. Je me retrouve alors dans une berline noire banalisée. L'homme du gouvernement ne veut pas me dire son nom, ni où nous allons, ni quand nous y arriverons, mais je continue à lui demander. Il est clairement agacé par ces questions, et je décide que le moins que je puisse faire est de rendre le trajet aussi désagréable pour lui que pour moi.
Ils m'ont installé dans une pièce et m'y ont laissé pendant des heures. Mon amusement s'amenuise après environ deux heures lorsque je remarque que je dois aller aux toilettes et que personne ne répond à mes demandes de pause pipi. À la quatrième heure, une femme à l'air sévère ouvre la porte et me demande de la suivre jusqu'à la salle de bain. Je l'assaille de questions et, comme l'homme du gouvernement, elle ne me répond pas. Lorsque je suis de retour dans la pièce, il y a du jus de pomme et un sandwich qui m'attendent.
Quand quelqu'un se présente enfin pour discuter, j'ai décidé de demander un avocat et de me taire. Je me suis mis à penser qu'ils m'ont fait venir ici pour m'accuser d'un crime, et je n'ai pas l'intention de les laisser faire. Disons simplement que j'ai regardé assez de séries et documentaires sur internet. Mais il s'avère que cela n'a vraiment rien à voir avec moi, et leurs questions rendent mes réponses incroyablement faciles.
La première chose que l'homme du gouvernement me demande quand il se présente est : "Depuis combien de temps traitez-vous Cruella ?"
La question me surprend un peu, surtout parce que je connais Cruella sous le nom d'Ella. Mais une fois que mon esprit s'est calibré, je réponds : "Je suis désolé, je ne peux pas parler de ça. La confidentialité docteur-patient, vous savez".
Cette réponse était clairement anticipée, et les menaces commencent immédiatement à arriver - je suis accusé d'avoir enfreint la loi, d'avoir aidé et encouragé un comportement criminel, d'avoir servi le mal. Ce n'est rien qui ne m'a traversé l'esprit la première fois que j'ai réalisé que je traitais un méchant. Mais depuis que ces derniers sont devenus ma spécialité (l'information circule dans ces cercles), j'ai fait la paix avec ça. Dans mon esprit, les méchants devraient vraiment suivre une thérapie et bien, quelqu'un doit la faire, cette thérapie.
Ce que je n'avais pas prévu, ou vraiment pas compris, c'est à quel point le gouvernement allait être déraisonnable à ce sujet. Quand on me dit que je suis maintenant sur la liste, l'homme du gouvernement sourit à mon regard confus. Il prend alors un grand plaisir à expliquer les avantages de la liste.
"La liste est réservée aux scélérats et aux complices. Vous faites partie de la catégorie adjacente". Il dit cela comme s'il était évident que je ne pourrais jamais être un vrai méchant, et je dois me forcer à avaler une expression d'indignation, de peur qu'il pense que j'ai des plans pour essayer d'en devenir un. "Ceux qui figurent sur la liste sont surveillés de près par le gouvernement. Si vous êtes arrêté, votre affaire sera automatiquement fédérale, même s'il s'agit d'une infraction au code de la route. Vous êtes également inscrit sur des listes d'interdiction de voyager et devrez obtenir une autorisation pour quitter le pays. Vos passeports seront conservés par le gouvernement afin de limiter vos déplacements. Votre courrier sera contrôlé. Vos téléphones seront surveillés".
Maintenant, je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un regard d'incrédulité. Je pense (et je le dis rapidement) que cela doit être illégal, mais l'homme du gouvernement répond en énumérant les lois et les décrets qui autorisent cette activité de surveillance démesurée contre les personnes figurant sur la liste. Il semble que je n'ai pas tout à fait fait fait les recherches que je devais faire après avoir décidé d'être le thérapeute de la bande d’infâme bandit du pays.
"Oh, et aussi, nous aurons des réunions hebdomadaires comme celle-ci", dit-il.
Eh bien, merde.
Si j'ai été surpris par les révélations de cette première rencontre, j'étais encore moins préparé à la suite.
Tony m'attend à mon bureau le lendemain matin. Il semble que l'annulation des rendez-vous de pas moins de cinq de mes clients ait déclenché des signaux d'alarme et une enquête non officielle sur mes déplacements. Lorsque mes clients ont appris que le gouvernement était venu me chercher, des plans d'urgence ont été déclenchés.
Tout comme l'homme du gouvernement, Tony m'a informé que je devais l'accompagner et l'expression de son visage ne m'a laissé que peu de choix. (Tony est le garde du corps de Jafar. Il l'accompagne à toutes les séances et attend dans le hall. La plupart des méchants voyagent avec un garde du corps, et je me suis familiarisé avec chacun d'entre eux).
Tony m'amène chez Pete’s, un bar dans une ruelle paumée dans la partie moins sûre de la ville que j'évite généralement. Le Pete's est un lieu de rencontre notoire pour les méchants, et même ceux qui passent régulièrement du temps dans cette partie de la ville ont tendance à l'éviter. Nous nous retrouvons dans l'arrière-salle du Pete's, qui semble être une sorte de salle de réunion. Les habitués du bar me regardent tous avec suspicion.
Lorsque nous entrons dans la salle, mon cœur commence à battre à tout rompre et je lutte contre la panique et l'envie de vomir. Je n'ai jamais eu peur lorsque les méchants sont dans mon bureau pendant leurs séances, mais les voir tous dans une pièce en train de me fixer s'avère trop pour mon esprit. Deux des reines sont là, ainsi que Loki, Hook (alias Jimmy), le Joker (Jack), Le Comte Dracula (Carl), Cruella (Ella), Hades (Henry), et bien sûr Jafar. Un mur d'écrans derrière eux me signale la présence supplémentaire du Dr No (Julius), de Magneto (Max) et d'Ursula.
Ce qui est peut-être le plus surprenant et qui m'empêche finalement de révéler au groupe mon petit déjeuner précédent, c'est que tout le monde me regarde avec gentillesse. Cela me déséquilibre, mais c'est ce qui me permet de rester debout.
"Salut Leo", dit Hadès avec son accent du Sud. Il me donne un sourire doux. "S'il te plaît, assieds-toi. Tu veux un verre ?"
"N-non, merci", je baragouine.
"Tu devrais vraiment boire quelque chose, mon cher", insiste la reine de cœur. J'accepte un whisky avec des glaçons, en espérant que cela me calmera suffisamment pour passer au travers de cette rencontre de plus en plus bizarre. Tony, qui semble être le garçon de service de la bande aujourd'hui, m'apporte la boisson.
Le fait de prendre mon premier verre semble mettre la réunion en branle, car au moins la moitié de la salle se penche sur sa chaise pour s'installer. Alors que je suppose que Hadès, qui est assis en tête de table et à ma gauche, est destiné à diriger la réunion, c'est Ella qui prend les commandes.
"Leo, sais-tu pourquoi tu es ici ?" demande Ella. Son ton dégouline de sympathie, ce qui ne me surprend plus autant qu'avant. Il n'a pas fallu longtemps pour comprendre que les méchants sont beaucoup plus complexes que ce que les médias en disent. Très peu d'entre eux sont de véritables sociopathes, et ils ont tous un faible pour quelque chose ou quelqu'un. Je suis surpris de constater que je suis devenu le point faible de toute la bande, à en juger par les regards qui suivent la question d'Ella.
"Je suppose que c’est à propos de ma journée d'hier", je murmure. Je prends une autre gorgée de whisky et je trouve du réconfort quand ça me brûle la gorge. Je prends une cacahuète quand je sens les yeux de Tony sur moi.
"Oui. Nous sommes en fait surpris que le gouvernement ait mis autant de temps à te trouver, mais nous nous y attendions", dit Ella avec un sourire aimable.
J'essaie de supprimer un regard de contrariété, en me disant que ce n'est ni le moment ni le bon public, mais je n'y parviens manifestement pas.
"Nous sommes désolés de ne pas t’avoir prévenus", dit Hook en faisant une grimace d'excuses.
"C'est bon", dis-je, en partie parce que je ne veux déranger personne dans la salle. Je ne sais pas quand j'ai eu peur d'eux, mais je pense que c'est peut-être l'effet cumulatif de les voir tous en même temps dans un lieu si inhabituel. "Je n'ai rien dit. Vous êtes tous protégés par le secret médical. Ils savent qu'ils ne peuvent pas me faire parler, donc vous n'avez vraiment pas à vous inquiéter."
"Oh chéri, nous le savons", s'exclame bruyamment la reine Grimhilde (alias Hilde). "Nous ne t'avons pas amenée ici pour te faire taire ou t'effrayer pour que tu te taises !"
Cela fait rire ou glousser la moitié de la pièce. Jack trouve cela particulièrement drôle, mais pour être juste, il est un peu déséquilibré et il prend beaucoup de choses non drôles comme étant hilarantes.
"Ok, alors que puis-je faire pour vous", lui demandai-je, en buvant une gorgée de whisky et en méritant un autre regard incrédule de la part de Tony. Il quitte rapidement la pièce et revient pour placer un verre d'eau devant moi. Il pense clairement que je ne devrais pas être en état d'ébriété en cette compagnie.
"Eh bien, vous êtes sur la liste maintenant", déclare Ella, avec un air de business à son sujet. "Donc nous sommes ici pour vous offrir un peu d'aide."
Je n'avais pas vraiment trouvé les restrictions de la liste particulièrement troublantes quand je les ai entendues pour la première fois, mais mon coeur a commencé à s'enfoncer un peu quand je me suis allongé dans mon lit après la réunion et que j'ai réalisé que le gouvernement m'avait pratiquement ôté la vie. Pas de voyage, pas de vie privée, pas de liberté. C'était quelque chose que je n'avais pas encore complètement traité.
On m'informe que tout le monde dans la salle est sur la liste, ce que je sais déjà. On m'informe également que la bande s'est adaptée aux restrictions dans son propre style infâme en créant une structure alternative pour les voyages et la communication. Je suppose que ce n'est pas une révélation ; je ne suis pas naïf quant à la façon dont les réseaux criminels sont gérés. Jets privés, faux passeports, coursiers et téléphones jetables. Mais je ne pensais pas que cela ferait partie de ma vie.
"Écoutez, je vais vraiment bien. Je n'ai pas besoin de quoi que ce soit de votre part", dis-je.
J'avais recommencé à paniquer à la partie de la conversation concernant le jet privé, en pensant que les méchants ne savent manifestement pas combien on gagne peu d'argent en faisant une thérapie. Il est impossible que je puisse me permettre ce mode de vie et les risques qui l'accompagnent. À ce stade, j'ai vraiment envie de quitter la pièce et je lance à Tony un regard qui en dit long. Malheureusement, il en profite pour fixer le sol avec attention.
Ma déclaration fait que toute la salle me regarde avec confusion et il semble que j'ai offensé Jafar et Loki.
"Personne ne peut mener une vie normale quand on est sur la liste", déclare Magnéto comme si c'était une évidence. Cela mérite des hochements de tête autour de la table.
"Eh bien, je ne peux pas me permettre la vie que vous semblez considérer comme nécessaire", réponds-je avec enthousiasme. Cela déclenche chez Jack un éclat de rire inattendu, que la salle ignore pour la plupart. Il est rapidement réduit au silence par une claque de Carl à l'arrière de la tête.
"Oh mon Dieu, ne t'inquiètes pas pour ça", dit la Reine de Coeur. "Nous avons plus que suffisamment de ressources pour te couvrir, et c'est le moins que nous puissions faire."
"Me couvrir ?" Je demande, confus. Ils ne peuvent pas sérieusement me proposer de me fournir un transport privé et une sécurité.
"Oui", dit Ella, pour revenir à son ton professionnel. "Nous avons un réseau de transport privé que tu utilisera. Des avions et des voitures surtout, bien que nous ayons un réseau de trains transcontinentaux si tu veux vraiment voyager de cette façon. Nous te fournirons également une sécurité personnelle, ce qui nous permettra de rester au courant de tes contacts avec le gouvernement. Tu auras accès à notre équipe juridique si jamais des menaces d'inculpation fédérale venaient à se concrétiser. Et bien sûr, nous nous occuperons de ton courrier et de ton téléphone".
L'offre d'Ella m'irrite un peu. À première vue, il semble que cette offre offrira autant d'intimité et de liberté que les restrictions du gouvernement. Je n'ai pas vraiment envie d'échanger un grand frère contre un autre. La salle semble immédiatement comprendre mon hésitation, mais personne ne parle pendant quelques minutes. Il semble qu'ils aient accepté en silence de me laisser faire une offre, même si tous me regardent intensément.
"Regardes, nous avons des gens dans le gouvernement", dit Carl avec un sourire qui ne peut être qualifié que de malveillant. Carl est le client que je préfère le moins. Il tire une bouffée de sa cigarette avant de déclarer : "Nous allons savoir ce que tu fais et à qui tu parles, quoi qu'il arrive."
J'étais arrivé à cette conclusion environ deux secondes avant la proclamation de Carl. Cela ne rend pas vraiment l'offre plus facile à avaler, mais je me suis dit que je pourrais aussi bien vivre un peu plus librement. De plus, la partie égoïste de mon cerveau a passé les cinq dernières minutes à me faire remarquer que cela signifiait que j'aurais accès à des voyages aériens gratuits.
"D'accord, comment ça marche alors ?" Je demande à titre indicatif.
La pièce libère une respiration collective dont personne ne semble avoir eu conscience qu'elle était retenue. Les sourires deviennent plus faciles et c'est presque comme si j'avais accepté de rejoindre leur club. Hadès tend la main pour me tapoter l'épaule gauche, et Hilde me prend la main droite. Jack applaudit et glousse avec verve.
"Tony". dit Ella, incitant Tony à quitter la pièce. Elle se tourne alors vers moi. "On va te faire signer des choses. Surtout des choses légales. Tony va être ton garde du corps à partir de maintenant. Nous aurons également besoin de ton téléphone portable, de tout autre appareil électronique personnel que tu as au bureau ou à la maison, ainsi que des clés de ta voiture et de ta maison. Nous installerons un système de sécurité personnelle à ton domicile".
Je regarde rapidement Jafar, surpris que Tony me soit attribué. Il me fait un signe de tête pour m'assurer qu'il a donné son accord, et je me retourne rapidement.
"Ma voiture ?" Je lui demande alors nerveusement.
"Oui, nous allons la vendre. Ne t'inquiètes pas, nous vous en obtiendrons le meilleur prix. Et de toute façon, vous utiliserez un service de voiture à partir de maintenant", déclare Ella.
"D'accord. Hum, je ne suis pas sûr de pouvoir vous donner mon ordinateur portable de travail. Confidentialité", je leur rappelle.
"Mes techniciens travailleront avec toi pour transférer les fichiers vers un ordinateur plus sécurisé. Vous pouvez être avec eux lorsqu'ils feront cela et être assuré que les fichiers de l'ancien ordinateur portable sont complètement effacés avant qu'ils ne le prennent", déclare Julius sur l'une des télévisions du mur du fond. Il détourne le regard et semble passer en mode silencieux pour diriger quelqu'un hors de l'écran. Je ne fais que hocher la tête en réponse, réalisant qu'ils ont vraiment tout couvert.
Tony est revenu à ce moment avec deux hommes en costume. Hadès et Hilde quittent les chaises près de moi pour permettre aux hommes, dont je me rends immédiatement compte qu'ils sont avocats, de s'asseoir. Les vingt minutes suivantes sont consacrées à la signature de papiers, dont ceux qui donnent à la bande la possession de ma voiture et de ma maison (on m'assure qu'il est plus sûr que ma maison ne soit plus sous mon nom). Je vais également déménager des bureaux, je signe donc des papiers qui me libèrent de mon bail actuel. Des formalités plus légères, notamment des accords de confidentialité qui couvrent les réseaux de transport et de communication, sont également prévues. Il est presque amusant de voir à quel point les avocats sont impliqués dans les activités criminelles de la petite clique.
Lorsque je suis occupé avec les avocats, l'activité dans la salle s'intensifie. La sécurité personnelle de certains des méchants entre en jeu pour converser avec leurs patrons. Pete (le propriétaire du bar) apporte des snacks que Jack se met immédiatement à avaler. Pete rafraîchit également mon whisky, bien que Tony me le prenne presque immédiatement.
Lorsque les avocats partent, après m'avoir remis un nouveau passeport et une nouvelle carte d'identité, la pièce se calme à nouveau.
"Ok Leo, quelles questions as-tu pour nous ?" demande Hadès. La pièce semble anticiper une attaque, mais mon esprit est vide.
"Hum, je ne peux vraiment penser à rien pour l'instant", je me débrouille, l'air penaud. Même moi, je sais qu'il devrait y avoir beaucoup de questions. Le regard de Tony indique qu'il semble penser que le whisky est à blâmer pour cela.
"D'accord, nous nous rencontrons tous les mois et nous aimerions que tu te joignes à nous, si tu es ouvert à cette idée", dit Hilde, bien que cela ne signifie pas vraiment que j'ai le choix.
"Ce n'est pas vraiment approprié pour moi de socialiser avec des clients", je réponds. Cela me vient à l'esprit une seconde avant que je ne le dise. Après l'avoir dit, je me rends compte à quel point tout cet arrangement est inapproprié. J'ai probablement commis au moins dix violations des droits de l'homme en participant à cette seule réunion.
Jafar me dit la même chose : "Je pense que nous avons un peu dépassé le stade de la réflexion sur ce qui est approprié ici."
Je hoche la tête et je soupire. "Ok, je serai là."
Cela semble marquer la fin de la réunion. Tony apparaît à mes côtés. "Prêt ?" demande-t-il doucement. Il est clair, pour la deuxième fois ce jour-là, que je dois l'accompagner.
Je regarde à nouveau la salle, l'étrangeté de la réunion me frappe à nouveau. Puis je suis Tony dans une autre berline banalisée. Il semble que cela va devenir un événement régulier.
Cela fait sept mois. Sept mois de réunions hebdomadaires avec cet homme du gouvernement où je plaide sans cesse la confidentialité médecin-patient. Sept mois de réunions avec la cohorte des méchants où j'obtiens un aperçu précieux de leur vie, honnêtement un plus pour un thérapeute. Sept mois de vie criminelle et de tous ses "avantages".
Mais laissez-moi vous dire que je ne peux vraiment pas me plaindre. Je suis allé aux Fidji maintenant. Et même deux fois.
Oh, et Nelson a arrêté la thérapie avec moi. C'était mon dernier client normal. Il semble que mes liens apparents avec des activités malveillantes aient suffi pour lui et sa paranoïa, même s'il n'en connaissait pas vraiment l'étendue. Le déménagement des bureaux n'a pas vraiment aidé à soulager son anxiété non plus.
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