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Sérendipité - Partie 2

  • Photo du rédacteur: nawell
    nawell
  • 9 oct. 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 oct. 2020

Rachel était tombée amoureuse de cette boutique dès qu’elle l’avait vu pour la première fois. Elle avait été attirée par une sorte de force vers la ruelle et était rentrée. La première chose qu’elle avait vu était ce qui est désormais son livre préféré. La couverture était un peu passée, et il n’était définitivement pas dans le meilleur des états mais le titre l’avait interloqué. “L’histoire derrière le Grand Canyon”. Quand elle avait retourné le livre vers la quatrième de couverture, elle put lire les phrases suivantes : “ Quand le cœur de quelqu’un est brisé, un morceau de notre monde se brise aussi. Cela crée des fissures, des vallées, ou encore des failles entières. Ceci est l’histoire derrière le Grand Canyon.”. 

Elle s’était retournée, le livre toujours en main pour se retrouver face à face avec une dame courbée d’un âge avancé. S’il était compliqué de l’imaginer, Rachel était sûre d’une chose, c’était que cette femme était bien trop âgée pour encore travailler et aurait pu bénéficier de la retraite il y a quelques dizaines d’années. Malgré ça, la vieille dame rejetait une aura de bienveillance. On avait envie de parler avec elle, de se confier à elle. Cette dernière avait souri avant de commencer à parler. À partir de ce moment-là, Rachel avait été transportée dans le monde de Klervi - le nom de la vieille femme, qu’elle avait appris ce jour-là.


C’était un monde rempli de contes et légendes, de chevaliers et de reines, et même parfois de dragons. Klervi avait une culture historique incroyable, doublée d’une imagination fantastique. Lorsque Rachel avait quitté la boutique avec son livre sous le bras, la nuit était déjà noire.

Alors que la grande roue continuait de monter, Rachel apercevait désormais les maisons à colombages et pouvait deviner le théâtre des Jacobins. La tour de l’horloge dominait la vieille ville et la municipalité avait installé des lampions dans les rues, ce qui ajoutait à l’ambiance intimiste de Dinan. On avait vraiment l’impression d’y être comme chez soi. Le clic de l’appareil photo lui fit reprendre ses esprits. 

“Aller Rachel, pose pour moi, y’a une super luminosité ici, ça va rendre trop bien !”

Cette dernière s'exécuta en esquissa un sourire timide en direction de son amie. 

Les deux amies firent le tour des attractions de la foire jusqu’à la fermeture. Rachel rentra tranquillement chez elle, en passant par les ruelles sombre de la vieille ville jusqu’à arriver à sa petite maison, légèrement en périphérie.

Rachel adorait sa maison, qu’elle avait louée dès que son père avait repris des forces et qu’elle s’était sentie tranquille de laisser ses parents seuls. Les façades des maisons de la rue étaient toutes de couleurs différentes. Celle de Rachel était bleu clair, sa couleur préférée. Elle était également très fière son aménagement intérieur, confortable mais propre. Accueillant. Et surtout rempli de livres. Elle aimait sa cuisine également, même si ce n’était pas une grande cuisinière, elle appréciait faire des gâteaux de temps en temps (pour en offrir en salle des profs surtout) et avoir une cuisine ouverte sur la salle commune permettait de recevoir des amis ou de la famille et de pouvoir cuisiner en même temps. Sa mère en était verte de jalousie.  

Elle monta directement dans la salle de bain pour se démaquiller. Rachel ne se maquillait pas beaucoup mais elle appréciait ces quelques minutes rien qu’à elle le matin, à jouer avec des fards à paupières et son mascara. Elle décida également de prendre une petite douche, pour se débarrasser de la poussière qui avait collé à sa peau humide de sueur. Elle enfila son pyjama et avant de se plonger dans un sommeil profond, elle décida d’éteindre son réveil.

Pour une fois, ce fut la lumière du jour et non son téléphone qui réveilla Rachel. Elle s’étira et regarda l’heure. 8 h 46. Elle pouvait appeler ça une grasse matinée. Ça sentait le dimanche qui commençait bien. Il ne manquait plus qu’un petit déjeuner de roi et ça serait parfait. Des œufs brouillés, un livre audio et Rachel commença calmement sa journée. Son regard se porta sur “L’histoire derrière le Grand Canyon” et elle soupira.

Rachel avait beau adorer le livre, l’histoire était tragique et lui faisait toujours quelque chose. Un drame amoureux comme il en existe peu. Avec un bonus de taille : il se passe au 16ᵉ siècle. L’histoire de deux personnes qui s’aiment mais qui, à cause de leur rang social très différent, ne peuvent pas finir ensemble. Ceci doublé à une fin tragique. Rachel trouvait ce livre très juste dans les émotions qu’il décrivait, même si elle n’avait -heureusement- jamais eu à vivre la situation. Mais Rachel aurait tout donné pour qu’Elisabeth, le personnage principal, finisse sa vie heureuse et aimée.

Un coup tapé à la porte l’interrompit dans ses pensées. Étrange. Elle regarda l’heure. 10 h 12. Il était trop tôt pour que ce soit Clara. Peut-être le facteur avait un colis pour elle ? 

Lorsque Rachel ouvrit la porte, elle se trouva face à un homme d’environ 35 ans. Ce dernier avait du mal à retrouver son souffle, et ses jambes tremblaient, comme s’il venait de courir un marathon, mais il n’était pas du tout habillé en tenue de sport. L’homme portait un pantalon de costume et une chemise blanche. Il avait une veste bleu marine à la main et ses chaussures en cuir étaient impeccables. Il n’avait vraiment pas l’air bien.

“Excusez-moi monsieur, vous avez besoin de quelque chose ? Un verre d’eau ? Un fruit ? Asseyez-vous, je vous en prie, vous n’avez vraiment pas l’air en forme.”

“Vous êtes bien Rachel Morvan ?”




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